Habiter le contemporain
De l’impératif du squat à la pratique du domicide:
création contemporaine, nostalgie du retour
et stratégie d’occupation

Article paru dans De marche en marche, habiter le monde, Cahier ReMix, n° 2 (juillet 2012). Montréal: Figura Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain.

Communication présentée lors de De marche en marche, habiter le monde, colloque dirigé par Rachel Bouvet et Benoit Bordeleau, 79e Congrès de l’ACFAS, Université de Sherbrooke et Université Bishop, 12 et 13 mai 2011.

Cours-atelier : Habiter le contemporain, Théorie de la création littéraire (LIT1250), Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, automne 2010. Artiste  invitée en résidence, Devora Neumark.

Habiter le contemporain de l’impératif du squat à la pratique du domicide 

 

CRÉDIT Montage de Louise Lachapelle d’après les phototographies, IDF Camp de réfugiés Tulkarm 2003 et Camp de réfugiés Nablus 2002, reproduites in Hollow Land : Israel’s architecture of occupation, Eyal Weizman.

 

De marche en marche, habiter le monde

L’article «Habiter le contemporain», ainsi que la communication et le cours qui ont donné lieu à cet article, présentent certains matériaux et extraits d’un livre en cours d’écriture: Le Coin rouge dans la forme d’un essai (visuel) sur l’espace et la création, à la fois au sens de posture et de lieu. À moins d’indications autres, les photographies sont de l’auteure.

Cet essai visuel propose aussi une lecture croisée, mais en creux, de la Lettre sur l’humanisme et de quatre autres essais de Martin Heidegger, dont «Bâtir habiter penser» (1951) et «…L’homme habite en poète…», écrits dans sa «hüte» (cabane, chalet, maison) de Todtnauberg au début des années 19504; et deux textes plus anciens, «L’origine de l’œuvre d’art» (1935) «Pourquoi des poètes?», parus dans Chemins qui ne mènent nulle part. Voilà des textes qui continuent à être l’objet d’une grande fascination dans le domaine littéraire et dans celui de l’architecture, des disciplines où semble résonner tel un mantra: «Le langage est la maison de l’être. Dans son abri habite l’homme. Les penseurs et les poètes sont ceux qui veillent sur cet abri.» (Lettre sur l’humanisme).

[…]

Ma résistance aux textes de Heidegger, la colère culturelle qu’ils alimentent chez moi, sont très certainement liées au fait que j’appartiens aussi à cette tradition culturelle et artistique. Je participe à/de la violence d’un mode d’habiter, d’une posture de création et d’une éthique qui continue de s’inscrire sur les terrains concrets des questionnements et des pratiques de la maison et de l’habiter contemporain, une violence vers laquelle se tournent ma pratique créatrice, ainsi que ma critique de notre culture de la séparation et du sacrifice.

HABITER LE COTEMPORAIN, Louise Lachapelle
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