Préférer l'abri d'une ruine?

Communication présentée lors du colloque La ruine et le geste architectural, Pierre Hyppolithe (resp.), Société Française des Architectes, Université de Limoges, Université Paris-VIII, Société Française des Architectes, Paris, 1-3 février 2007.

Communication_PRÉFÉRER L’ABRI D’UNE RUINE?

CRÉDIT  Louise Lachapelle Photographie argentique, Hébron / El Khalîl, 2005.

Deux photographies originales tirées de la même série intitulée MUR_MAISON ont servi à une projection vidéo (en format réel) lors de la performance de Devora Neumark, Jewish Home Beautiful : revisited 1. Louise Lachapelle Creative Consultant, Montréal, FOFA Gallery, Concordia University, 2 juin 2010.

 

Préférer l’abri d’une ruine?

Cette communication prend pour objets certains des matériaux appartenant au corpus littéraire, artistique et culturel d’une recherche en cours sur les expressions de l’exigence éthique qui prennent forme dans les pratiques artistiques et culturelles contemporaines.

Cette contribution vise à étudier la production de ruines, un geste inscrit dans une continuité certaine, dans un processus de répétition. Ruines dressées devant la perte, destinées à sauver ce qui aurait été perdu, au risque de la ruine absolue (1). La ruine comme geste architectural.

Ainsi il s’agirait non seulement de la ruine comme reste mais aussi comme fondement, le caractère fondateur de la ruine. Comment cette fondation ruinée pourrait-elle s’avérer fondement d’autre chose que de ruines nouvelles? En ce sens, la ruine désignerait le fondement de la maison, aussi bien que cette fondation qui procède par la ruine, d’une catastrophe à l’autre, laissant la vie sans refuge.

«Le monde des maisons se cache; il ne faut pas le chercher», écrit Robert Antelme dans L’Espèce humaine, un récit où il retrace la vie d’un Kommando d’un camp de concentration allemand. «Dans tout le corps, la ruine. L’envie de tout laisser là, de rentrer n’importe où […] Pas d’abri, aucun abri.(2)» 

Résumé PRÉFÉRER L’ABRI D’UNE RUINE? Louise Lachapelle

(1). « L’idéal de l’expérience vécue sous forme de choc est la catastrophe. Cela apparaît nettement dans le jeu : le joueur, avec des mises toujours plus importantes destinées à sauver ce qui est perdu, met le cap vers la ruine absolue. » Walter Benjamin, Paris capitale du XIXe siècle. Le livre des passages, Paris, Cerf, « Passages », 1997, 974 p.
(2). Robert Antelme, L’Espèce humaine, Paris, Gallimard, « Tel », [1957]2001, 321 p.

 

La ruine et le geste architectural

 

Ce colloque ouvre un cycle de rencontres entre architectes, plasticiens, et universitaires.

Il tentera d’approfondir leur dialogue interdisciplinaire en saisissant à travers la ruine, la décomposition du geste architectural, son origine, son histoire et son possible renouveau.

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Programme, Société Française des Architectes
Programme du colloque