Mauerkunst

Article et trois photographies noir et blanc de l’auteure parus dans Liberté, vol. 44, n° 1, (255) 2002.

 

Le Mur support de l’art libre.Berlin sans Mur pour la distinguer, pour la changer, pour la mettre en conflit avec elle-même. Ni ouverture ni suture. Comment la résistance se donnera-t-elle en spectacle ? Culpabilité et horreur. En spectacle. En souvenirs. En expositions. Mise en garde du Mur. Résistance au Mur. Folklorisation du Mur. Sélection des beaux morceaux vendus au poids, 250 segments vendus aux enchères (entre 10 000 et 150 000 DM par segment). Dispersion à travers le monde. Certains deviennent des cadeaux diplomatiques, d’autres forment à Berlin la East Side Gallery, un peu plus d’un kilomètre de murales réalisées après coup. Tous posent maintenant un problème de conservation. Retournement et conversion. La honte, la douleur. Signe distinctif, ornement. Peindre sur le Mur de Berlin.

Déjà on édifie un mémorial, on désigne un lieu, gardien du souvenir. Le Mémorial de la Division, de Swen Kohlhoff, a été inauguré le 13 août 1998.

Circonscrire le souvenir à ce lieu-là libère le reste. Controverses. […] l’expression du souvenir et l’abstraction de la mémoire.

Louise Lachapelle
Extrait de «Mauerkunst»


CRÉDIT: Photographie Louise Lachapelle, East Side Gallery (détail du socle), Berlin, 1999


CRÉDIT: Photographies Louise Lachapelle, Mémorial de la Division, Swen Kohlhoff (détails), Berlin, 1999

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