Article paru dans UASHAT WORKSHOP, The Development of A New Living Environment at Uashat Mak Mani-Utenam. Urban design workshop, held in collaboration with the Innu First Nations People, Collectif: André Casault, Pierre Côté, Louise Lachapelle, Tania Martin, Geneviève Vachon, Wang Yaowu Wang et al., École d’architecture de l’Université Laval et Harbin Institute of Technology Shenzhen, Chine, 2009. FR/EN et Chinois
MARCHER AVEC LES BOTTES DE L’AUTRE_VERSIONS FRA/EN ET CHINOIS
CRÉDIT Participant.e.s du Projet international, Atelier intensif en architecture et en design urbain, Uashat, 2008.
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Marcher avec les bottes de l’autre
Qu’est-ce donc que j’apprends en marchant ainsi avec les bottes de l’autre? C’est la question fondamentale que me suggère l’image que je conserve de notre marche. Cette question fait aussi référence à un proverbe qu’on dit autochtone : « Ne juge jamais autrui avant d’avoir marché dans ses propres mocassins ». Cet adage m’accompagne lorsque je marche dans les mousses sous les épinettes et les mélèzes. Seulement, dans mon souvenir, il fait moins référence au jugement qu’à la connaissance de l’autre, au fait qu’on ne connaîtrait pas l’autre avant d’avoir marché dans ses… bottes d’eau! La transformation de ce proverbe, de la connaissance vers le jugement (ou vice versa?), serait-ce l’un des chemins (nécessairement?) empruntés par la relation interculturelle? Dans quelle mesure par exemple ce proverbe lui-même est-il l’expression d’une appropriation culturelle ou d’une autre des nombreuses tonalités de la relation interculturelle telles que l’assimilation, l’acculturation ou le métissage?
Marcher avec les bottes de l’autre (extrait), Louise Lachapelle
Uashat Workshop (english below)
UASHAT WORKSHOP_MAQUETTE PARTIELLE DE LA PUBLICATION_FR/EN/CHINOIS
Cette activité de recherche et de création en design urbain donnée sous la forme d’un atelier/workshop intensif d’une durée de 3 semaines s’inscrivait dans le cadre du cours Projet international en architecture et urbanisme. Ce cours vise à fournir aux étudiants une expérience d’intervention en milieu interculturel et/ou international, en collaboration avec des partenaires de recherche. À l’été 2008, l’intervention prenait place au Québec, en territoire autochtone, dans un contexte international et interculturel de recherche, de design et d’action impliquant des partenaires Innus (communauté Uashat mak Mani-Utenam et Conseil tribal Mamuitun), de Shenzhen en Chine (CULD/HITSGS), de Waterloo en Ontario (University of Waterloo), du Collège de Maisonneuve de Montréal et de l’École d’architecture de l’Université Laval.
Le milieu bâti contemporain des communautés autochtones demeure méconnu en dépit des nombreuses études sur les conditions difficiles de logement : maisons exigües par rapport à la taille des familles et mal adaptées aux besoins émergents (mutations familiales, féminisation de la pauvreté), habitat inadéquat pour une population en croissance et vieillissante, obsolescence du parc résidentiel, etc. En général, ces recherches traitent des besoins des collectivités par le biais des problèmes d’entretien et de construction, ou encore de l’usage de nouvelles techniques constructives en climat nordique. Mais qu’en est-il de la conception de nouveaux quartiers selon les principes d’aménagement viable? Quel milieu urbain convient-il de concevoir pour s’inscrire dans la continuité de ces transformations tout en tenant comptes des valeurs héritées et de l’identité locale?
Face à la rareté des terrains, la communauté innue de Uashat, à Sept-Îles, prévoit depuis plusieurs années l’agrandissement de la réserve en développant un nouveaux quartier, ce qui a suscité des tensions locales. Peut-on envisager que des processus collaboratifs d’aménagement, ouverts sur la communication entre Autochtones et Allochtones, citoyens et professionnels, jeunes et aînées, chercheurs et citoyens, puissent faire émerger des manières différentes de penser le territoire et don habitabilité? Quelle forme prendrait un tel aménagement?
Résumé de l’activité et mission, Uashat Workshop, Sept-îles Québec, Canada, June 2008
Wang Yaowu – La culture innue dans le Shaputuan / The Innu Culture in the Shaputuan
Uashat Workshop (french above)
UASHAT WORKSHOP_MAQUETTE PARTIELLE DE LA PUBLICATION_FR/EN/CHINOIS
This 3 week long urban design research and creation activity took place within the framework of the International project in architecture and urbanism course, and was given in the form of an intensive workshop. The main objective of the course was to give students an opportunity to participate in a intercultural/international experience in collaboration with different research partners. During the summer of 2008, the intervention took place in Quebec on First Nations territory in an international and intercultural research, design and action context. Various partners participated in the workshop : the Innu (from the community of Uashat mak Mani-Utenam and Mamuitun Tribal Council), partners from Shenzhen in China (CULD/HITSGS), partners from the University of Waterloo in Ontario, the Maisonneuve College in Montreal and the Université Laval School of architecture.
In spite of numerous studies carried out concerning the difficult housing conditions faced by First Nations communities, the contemporary built environment of these communities remains vastly misunderstood: cramped living quarters (due to family size) badly adapted to emerging needs (family mutations, feminization of poverty), inadequate housing conditions for a growing and aging population, obsolescence of the residential park, etc. In general, most research projects deal with community needs from the perspective of construction and maintenance problems, or the use of new construction techniques from northern climates. But what happens when it comes to the planning of new neighbourhoods consistent with viable development principles? What kind of urban environment should be designed to stay in line with the continuity of these transformations, without forgetting inherited values and local identity?
During the last few years, faced with a lack of land, the Innu community of Uashat in Sept-Îles has made plans to enlarge the reserve by developing a new neighbourhood. This has led to local tensions. Can it be envisaged that collaborative planning processes, with open communications between First Nations and White communities, simple citizens and professionals, young and old, researchers and citizens alike can lead to different ways of seeing the territory and its habitability? What shape would this planning process take?
Activity’s Summary and mission, Uashat Workshop, Sept-Iles Quebec, Canada, June 2008
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