Where do we go from here?
Ground Zero (1)

Article (en français) paru dans Écrire la ville, Cahier Figura dirigé par Bertrand Gervais et Christina Horvath, Montréal : Figura, Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire, coll. Figura, vol. 14, 2005. En ligne sur le site de l’Observatoire contemporain.

Communication présentée lors de Écrire la ville, colloque organisé par Bertrand Gervais et Christina Horvath, Figura, Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire, Congrès de l’ACFAS, Université du Québec à Montréal, 10-11 mai 2004.

CRÉDIT: Mémorial, Berlin, 2005, photographie argentique de Louise Lachapelle

Denkmal für die ermordeten Juden Europas (Holocaust-Mahnmal) / Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe (Mémorial de l’Holocauste) Peter Eisenman (détail)

 

En tant que topos ou grande figure de l’imaginaire, la ville a largement été utilisée tout au long de l’histoire de l’Occident. Cependant, si la présence de l’urbain dans la littérature remonte aux premiers récits mythiques, aujourd’hui plus que jamais la cité occupe une place prépondérante dans notre culture. L’accélération de la concentration urbaine, liée entre autres à la mondialisation, provoque de profondes transformations des modes de vie et une modification fondamentale des formes de sociabilité. À une époque où la communication se fait globale, nous assistons à l’urbanisation de tout l’univers social, au point que « urbain » tend à devenir synonyme de « contemporain».

La ville comme thème réapparaît dans l’art contemporain sous diverses formes. Bien plus que simple décor, elle se pose comme personnage à part entière. Parsemée de signes, elle a une lisibilité qui la rend semblable à un texte à déchiffrer. Entité complexe, elle est non seulement un lieu d’échanges économiques et sociaux, mais aussi un carrefour textuel dont le caractère urbain s’élabore symboliquement, dans les nombreux discours qui la traversent. Elle donne lieu à un brassage d’ethnies et de cultures en même temps qu’à un métissage textuel mêlant le discours littéraire à d’autres types de discours (médiatique, musical, cinématographique, publicitaire, etc.). Comment rendre compte de cette multitude de discours qui se croisent dans l’écriture urbaine? Quelles nouvelles formes ou tendances résultent de cette rencontre? Les principales formes d’expression de notre temps, tels que le roman, le film ou la bande dessinée, sont-elles capables de rendre compte de nos expériences quotidiennes de la ville? Issu des travaux de Figura, Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire, notre recueil se propose d’étudier, dans toute leur diversité, les représentations, littéraires ou autres, de la ville à la fin du 20e et au début du 21e siècle.

Dans une première partie, intitulée « Villes-textes », nous proposons une lecture de la ville littéraire en tant qu’espace sémiotique. […] La seconde partie, intitulée « Villes en images et sons », s’intéresse davantage aux représentations visuelles ou architecturales de la ville. […]. Louise Lachapelle [y] examine l’écriture et la réécriture de l’espace urbain à travers les textes liés au concours d’architecture organisé pour la reconstruction du World Trade Center.

Bertrand Gervais et Christina Horvath
Extrait de «Présentation», Écrire la ville
Sommaire du numéro

La planification en vue de la reconstruction du World Trade Center passe singulièrement inaperçue en regard des significations dont on a déjà investi 9/11. Cet article proposera une lecture du processus de reconstruction sur le site, en prenant pour objets les concours d’architecture et les textes qui accompagnent les projets soumis par les architectes. Écriture et réécriture d’un espace urbain. Car non seulement aura-t-il fallu rapidement produire le lieu de la catastrophe comme site où la construction est possible. Ce qui presse maintenant à Ground Zero, c’est d’y inscrire «à nouveau» le mythique recommencement américain.

Extrait de l’article, Where do we go from here? Ground Zero (1), Louise Lachapelle

Where do we go from here? : Ground Zero (1) sur le site de l’Obervatoire de l’imaginaire contemporain